Avec les beaux jours revient le temps des corridas, autorisées dans seulement onze départements du sud de la France, alors qu’une grande majorité de la population souhaite l’interdiction de ces pratiques cruelles.
Le Code pénal punit pourtant sévèrement les sévices graves et les actes de cruauté envers les animaux. Le 28 janvier 2015, l’Assemblée Nationale elle-même a reconnu les animaux comme des êtres doués de sensibilité. En 2010, le Parlement de Catalogne a interdit la corrida en pays Catalan.
Toutefois, au nom de la tradition, ces mises à mort, perdurent dans notre département. Elles nous sont présentées sous les doux euphémismes de « manifestations culturelles et artistiques », de « rituels ancestraux réservés à des initiés ». Les inconditionnels y voient une dimension esthétique, de la noblesse dans le combat, une mise en beauté de la mort.
Seulement là où les aficionados y voient du grand art, je ne vois qu’un spectacle d’un autre âge, honteux et dégradant, je n’y vois que la mise en scène d’un supplice, un combat déloyal, perdu d’avance dans la mesure où le taureau est au préalable saigné et affaibli par des piques, je n’y vois que blessures, mutilations, effusions de sang, souffrances et mise à mort après une lente agonie.
Triste spectacle de violence gratuite, subventionné par l’argent public, auquel bien souvent assistent des enfants.
Les mentalités ont changé. Les vétérinaires eux-mêmes ont constitué des collectifs anti-corridas. La tradition ne peut plus légitimer ces exécutions publiques, ces sacrifices inutiles qui renvoient l’homme à sa pire médiocrité : le plaisir de donner la mort. Au nom de la tradition devrait-on rétablir les combats d’esclaves à Rome ?
Au nom du respect de l’animal et pour défendre la cause animale, il est temps de faire évoluer les jeux taurins en remplaçant, par exemple, les corridas par les courses landaises ou camarguaises tout aussi ludiques et festives, mais sans mise à mort.